Trek dans l’Himalaya

Enfin, nous y voici, on l’attendait ce trek! Depuis 2011. On envisageait de partir au Népal et de faire un trek dans l’Himalaya. Thomas a même reçu le Routard du Népal pour son annif cette année-là (merci les z’amis).

Et puis les choses se sont accélérées, la machine s’est emballée:

  • Népal, oui mais alors on va aussi au Tibet. 
  • Et pourquoi on n’irait pas un peu en Inde tant qu’à faire? 
  • Oui mais et le reste de l’Asie? Moi je veux faire de la plongée!
  • Moi je veux faire du volontariat!
  • Ok. Où?
  • Sri Lanka.
  • Et après?
  • On peut aller plonger en Thaïlande.
  • Ben, et le Népal dans tout ça?
  • Ok, on part un an et on fait le tour.
  • Ca roule, give me five!

 Et c’est (pas vraiment) comme ça que le voyage est né.

Bref, cette fois, ça y est, on est parti « trekker. » Un baptême pour nous deux. On a fait quelques petits treks pour touristes au Laos et en Birmanie, mais là, c’est du lourd. Au programme: 15 jours de marche, 120 km de montées et descentes, 3000 m de dénivelé, la neige, le vent, le froid, le soleil, les yaks, le dal bhat, et Masquay et Subas, respectivement notre guide et notre porteur pendant cette aventure. Oui, on n’a pas honte de le dire, on a pris les services d’un porteur. Ca semblait suffisamment sportif, fallait pas en plus nous foutre un sac de 15 kg dans le dos :-p

Au programme: une ascension pendant 4 jours, jusqu’à 4000 m, ensuite la descente, puis une autre ascension plus vertigineuse, passage d’un col à 4600 m, marche entre des lacs sacrés, et lente descente vers Kathmandu à travers les collines et les rizières.

La météo en a décidé autrement. En effet, le col que nous devions traverser était trop enneigé et la seule façon de passer, c’était de chausser des crampons, de s’attacher tous ensemble à une corde, et de prier pour que personne ne glisse… Heuuu, là, on va plutôt changer d’itinéraire. Après de longues négociations, on finit par définir (imposer) un itinéraire bis pour la seconde partie du trek. On s’est greffé au groupe de sympathiques Québécois rencontrés en chemin. Nos guides se connaissaient, on s’entendait bien, donc on a continué le trek ensemble. Chaque groupe marchait à son rythme bien sûr (le nôtre était plutôt lent) et tout le monde se retrouvait l’après-midi à la guesthouse du jour, souvent autour d’une bonne bière. On s’est vraiment bien amusé avec nos nouveaux amis. On a d’ailleurs ajouté le Québec à notre liste des prochains voyages. Mais à une seule condition: on veut voir Céline!! 😉

Revenons au trek.

Que dire? Magnifique, splendide, impressionnant, envoûtant, quel grandeur! Des pics enneigés à plus de 6.000 m d’altitude, des villages de pierres « perdus » sur les plateaux, le vent qui souffle, le soleil qui brûle, les nombreux yaks qui paissent tranquillement, le son de la rivière qui coule, les millions de drapeaux de prière tendus entre les arbres, usés par la force des vents, les stûpas blancs immaculés, la neige soudaine, les repas du soir autour du feu, la lessive à l’eau glacée, l’eau traitée (Micropurée), le silence de la marche, la persévérance, régulièrement récompensée par des paysages à couper le souffle…

La deuxième partie du trek est plus « humaine » et moins physique. En changeant d’itinéraire, on s’est dirigé vers des villages reculés, peuplés de Tamangs, une ethnie proche des Tibétains. Ils cultivent du riz, du blé, quelques légumes et beaucoup de cannabis, mais ça faut pas le dire, à flanc de montagne. Ils s’occupent de leur animaux: poules, vaches, chèvres, canards, ânes, … tout ce beau monde vit ensemble dans la bonne humeur, au rez-de-chaussée des maisons de pierres et de bois. L’hygiène est (très) sommaire, la vie est rude, pas ou très peu d’électricité, pas d’eau courante évidemment, pas de gestion des eaux usagées, et à peine quelques toilettes “à la turque”… Des gens charmants, accueillants, qui n’ont rien mais qui partagent (moyennant une petite somme d’argent, bien sûr).

Et puis on est rentré lentement vers Kathmandu, on s’est séparé de nos amis, et on a profité des quelques jours suivants pour se reposer à Kathmandu (difficile, me direz-vous). Shopping, drinking, eating. On a fêté l’annif de Thomas autour d’une n-ième pizza, et le lendemain, on a quitté le Népal, en bus. Direction: l’Inde…