Le Cambodge, un pays…

Aux moyens de transport et infrastructures routières peu voire pas du tout fiables. Sur les trois premiers trajets, trois pannes. Et pas des petites : quatre heures bloqués sur une route au milieu de nulle part en direction de Phnom Penh, à quelques kilomètres de la frontière lao-cambodgienne ; quatre heures immobilisés au milieu du lac Tonle Sap entre Phnom Penh et Siem Reap ; cinq heures  de retard (pour un trajet total de bus de 16 heures) entre Siem Reap et Sihanoukville, séparées de 540 kilomètres. Au Cambodge, quand on se déplace, il faut prévoir large…

Dévasté par un génocide terrifiant, qu’il a fallu/qu’il faut reconstruire à partir de zéro, un quart de la population ayant été tué. Notre passage au camp de torture S-21 à Phnom Penh, géré par Duch, nous glace le sang, tant les techniques de torture atteignent un niveau d’horreur rarement égalé. Il s’agit d’un ancien lycée utilisé par le régime Khmer rouge pour emprisonner et torturer tout qui était vu comme un opposant au régime. Sur 12.000 personnes qui sont passés par ce camp, seuls 7 ont survécu.

Rongé par la corruption. On ne s’étend pas sur le check up médical bidon imposé  à la frontière (et pourtant on a longuement essayé de l’éviter), suivi directement par 5 dollars de supplément à l’octroi du visa. L’enseignement public, pourtant censé être gratuit, est également faussé par la corruption. Il est fréquent qu’un prof exige d’un élève le paiement d’une somme, parfois 20 dollars – ce qui est énorme pour de nombreuses familles cambodgiennes dont le revenu mensuel tourne souvent autour de 73 dollars par mois-, à défaut de quoi l’élève ne pourra accéder à la classe supérieure.

Bouddhiste et animiste à la fois. La population, majoritairement bouddhiste, croit également à la présence et à la force des esprits, qu’ils soient bons ou mauvais. Les esprits ont une place toute particulière dans la culture khmère. Ne plaisantez jamais à propos de fantômes avec un Cambodgien, il partirait en courant. De même, si un Cambodgien vous assure qu’il voit un vampire dans un arbre, ne vous moquez pas de lui.

Dont une partie de la jeunesse se mobilise pour l’avenir du pays et son développement. Lyda, Suthie, San, Thevie,… Nous avons croisé de nombreux volontaires cambodgiens, souvent étudiants, travaillant gratuitement dans des projets, comme la Khmer Smile School, une école d’anglais d’un petit village situé à quelques kilomètres du célèbre site d’Angkor. A lire dans un prochain article.

Nous avons également assisté à plusieurs manifestations de la population cambodgienne, qui réclame tantôt une augmentation du salaire minimum, tantôt le départ du Premier ministre au pouvoir depuis 30 ans et la mise en place d’une vraie démocratie.