La Route 52: 2ème partie

On a pourtant essayé, mais on n'a pas réussi a retenir le nom de l'endroit...

Les nuits sous la tente sont parfois inconfortables, comme cette nuit à Wimbledon. Le vent souffle fort, très fort, et il fait froid. Nous ne fermons les yeux que pour quelques heures seulement. Au réveil, il faut tout replier et tout ranger. On enfile un ptit déj, et, dès le premier coup de pédale, la pluie s’invite…

27 km plus tard, nous arrivons sur la côte, à Porangahau Beach. Le camping est basique, mais nous suffit amplement. Nous sommes crevés, et nous attendons juste de pouvoir prendre une bonne douche et une tasse de thé chaud. Nous voulions initialement planter notre tente, mais le vent est encore plus violent que les jours précédents, et nous prenons la (sage) decision de louer une ‘cabin’ rudimentaire, pour nous reposer. En effet, la veille, le vent a décroché une branche d’arbre qui s’est effondrée sur un camper van… La bonne nouvelle: ça y est, il fait enfin chaud !

La plage (sauvage) est splendide: une longue bande de sable qui s’étire sur plusieurs kilomètres. Nous croisons à peine quelques promeneurs, baigneurs, pêcheurs, et cavaliers. Le vent est terriblement puissant, nous devons lutter pour garder notre équilibre. Cela n’incommode pas Léa, qui s’amuse dans le sable avec un seau, une pelle et un arrosoir (merci tata Elo). To s’essaiera à la pêche, mais rentrera bredouille…

L’étape suivante s’annonce intense: 50 km à parcourir, sous un soleil de plomb, mais surtout, avec un vent de face (comme souvent, d’ailleurs). Nous quittons le camping en bord de plage pour rejoindre d’abord le ‘centre’ de Porangahau. Une ligne droite de six kilomètres, que nous parcourons en 40 minutes ! Le vent est juste démentiel: 1ère vitesse du 1er plateau, et on avance à peine…

Estelle me dit:

« J’ai l’impression d’être sur un vélo d’appartement, et quelqu’un a mis la résistance à fond. »

Elle me dit ensuite:

« Tu sais ce que signifie ‘Porangahau’ en maori: windy ! »

Nous arrivons finalement à destination, aux abords de la ville de Waipukurau. Nous avons réservé une chambre sur Airbnb chez Sue et Neil. Une maison magnifique, un lit douillet, et des hôtes absolument charmants. Quand on loue une chambre chez l’habitant, on est souvent un peu gêné en arrivant, on n’ose pas trop s’installer, on ne sait pas si on doit se faire discret et faire sa propre popotte, ou bien si on peut envahir l’espace. Nous, on est plutôt du genre à vouloir discuter et partager, et donc, pour briser la glace, d’entrée de jeu, nous leur proposons de partager l’apéro et le repas. Quelle bonne idée, nous avons passé une excellente soirée !

Le lendemain matin, nous enfourchons nos vélos pour aller chez Nerida à Argyll (toujours via Airbnb), qui développe une petite ferme bio à 41 km de là. Une idée d’Estelle. Ce n’est pas vraiment sur la Route 52, on s’éloigne meme de notre trajectoire, ce qui énerve To, surtout que la route était bien plus longue que prévu…

La ferme de Nerida se trouve à 500m de la route principale. Le chemin traverse une prairie où paissent des boeufs noirs. Intimidés, mais pressés d’arriver, nous suivons le chemin et tentons d’écarter les animaux qui ne semblent pas effrayés par notre présence, que du contraire, ils sont plutôt curieux.

Nerida est charmante et accueillante, comme la plupart des Kiwis rencontrés jusqu’ici. Elle nous fait visiter sa ferme: chèvres, boeufs, poules et potager bio. Elle cohabite avec Gary, un sexagénaire à la vie bien remplie, qui loue une chambre et partage les frais de la maison. Nous sommes arrivés à 18h, epuisés, et la pauvre Nerida était mal à l’aise, car c’était l’anniversaire de sa maman, et elle a dû nous quitter précipitamment pour aller la rejoindre au restaurant. Déception pour nous également, nous avons fait tout ce détour pour pouvoir partager la vie d’une ferme, mais nous avons sous-estimé le  trajet a parcourir…

Quelques minutes après son départ, Nerida nous appelle pour nous proposer de rester gratuitement une nuit supplémentaire, ça nous donnera l’occasion de partager une journée avec elle. Super idée ! Qu’ils sont accueillants, ces kiwis.

Le lendemain matin, nous sommes donc allés nourrir les chèvres et les poules, et nous avons assisté à la traite de la seule chèvre adulte. Léa a adoré ! Le reste de la journée, nous avons flâné dans ce bel endroit, au calme, pour reprendre des forces.

Dernière etape sur notre route : rejoindre la ville de Hastings, a 42 km de là, dans une vallée de bord de mer, la célèbre Hawke’s Bay, au relief complètement plat (enfin !). Nous passons l’après-midi dans cette drôle de petite ville, au style Art Deco mais sans ambiance, le centre ville est désert en ce samedi après-midi. Nous passons la soirée et la nuit chez notre hôte Airbnb du jour, Josephine, avec qui nous partageons, comme d’habitude, un bon repas et un verre de vin.