La Route 52: 1ère partie

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Les vacances de Noël sont terminées!

En route pour de nouvelles aventures à vélo, l’idée étant toujours de se rapprocher petit à petit de la péninsule de Coromandel (au nord de l’ile du nord) où Elo et Ryan se marieront.

Les routes en Nouvelle-Zélande peuvent être parfois assez dangereuses pour les cyclistes; il y a peu d’alternatives aux Highways [autoroutes ou plutot ‘nationales’] qu’empruntent d’énormes camions ‘style americain’ bien chargés et peu ‘cyclist friendly’…

Heureusement, il existe la ‘Route 52’, autrefois route principale, elle n’est quasi plus utilisée depuis la construction d’une autoroute. La Route 52 démarre de la petite ville de Masterton entourée de prairies, de moutons et vaches, pour rejoindre la ville art deco de Napier sur la cote Est [de l’ile du nord toujours].

La Route 52, c’est 280km en perspective, à travers des paysages vallonnés magnifiques, des descentes donc mais aussi beaucoup de montées. Avec un vent que nous n’attendions pas et qui, avouons-le, rend parfois le périple très fatiguant, nous obligeant à pousser les vélos [et les huit sacoches et la remorque et Léa] dans les côtes. Même les Kiwis sont etonnés face à la force du vent inhabituel. Record atteint de 150km/h; ce jour-là, nous avons sagement décidé de prendre un jour de repos et de plutôt cuisiner des crêpes avec Léa :-]

Ce climat compliqué nous contraint à camper moins souvent que prévu et a préférer les alternatives [quand elles existent], comme les lodges, Airbnb ou Warmshowers quand c’est possible.

La Route 52 est éloignée de tout; nous croisons principalement des moutons, des vaches et quelques fermiers bien isolés. Nos étapes dépendent surtout des logements/aires de camping disponibles. L’accueil est particulièrement sympathique; chaque personne que nous croisons sur notre route se montre aimable, généreuse, attentionnée et sans doute curieuse aussi de notre aventure. Nous profitons largement de cette grande hospitalité inattendue.

Point de départ: Masterton. Nous sommes hébergés chez Anna, Tim et Oliver, les hôtes les plus exceptionnels que nous ayons recontrés jusqu’à présent. Nous logeons chez eux via Airbnb dans une charmante maison en pleine nature. Très vite le courant passe entre nous; ils nous proposent de rester une nuit de plus gratuitement en échange d’un repas que nous [enfin Thomas surtout] leur préparons avec plaisir: bruschette et spaghetti al pesto. Anna nous emmène voir une réserve de kiwis, l’oiseau symbole de la Nouvelle-Zélande et comme il pleut, ils nous aident aussi à aller rechercher nos vélos là où nous les avions laissés avant Noël, chez un collègue d’Elo, à quelques dizaines de kilomètres et à les amener au point de départ exact de la Route 52. Léa reçoit même une peluche en forme de kiwi qui chante… Elle est aux anges. Le voyage commence bien.

Jour 1: 42km pour rejoindre le bled d’Alfredton, où il n’y a rien si ce n’est des moutons. Nous plantons notre tente dans un champ déjà occupé par des moutons et une famille de mormons qui passe ses vacances dans ce lieu plutot insolite! Il fait froid et il pleut à notre arrivée. Nous sommes accueillis chaleureusement par cette famille où les generations se mélangent [j’ai compté cinq enfants déjà de la meme mère, enceinte, dont le plus âgé n’avait pas 8 ans] avec de l’eau chaude, bien agréable pour se réchauffer sous cette météo capricieuse.

Le lendemain, 37km pour rejoindre Glenross Lodge, une petite auberge gérée par Pauline, fermière courageuse qui ne s’arrête jamais. A l’arrivée: crackers avec avocat, fromage et tomate. Délicieux. On profite des lieux paisibles, l’auberge est entourée de prairies et de moutons, à perte de vue. Et nous sommes les seuls occupants. Les vents violents nous forcent à rester un jour de plus.

Ensuite, 10km pour rejoindre Pongaroa Hotel: non ce n’est pas un hôtel au sens actuel mais une taverne. La seule du coin, où viennent se détendre les quelques fermiers du coin. Bières, snooker, et repas copieux. Typique. Sympa. On campe, à côté de moutons qui ont squatté un terrain de rugby!

Et puis, 47km pour rejoindre la taverne de Wimbledon. Nous avons quitté les vallées de moutons et traversons à présent des forêts de sapins. La route est beaucoup plus vallonnée [ça veut dire beaucoup de côtes à grimper] et le vent est puissant. Nous arrivons enfin. Le long d’une route, juste une taverne et ses tenanciers, un vieux couple qui semble indétachable des lieux. Nous campons dans leur jardin après une bière et un hamburger [tout droit sorti du congel, éloignement oblige] bien merités.