From Coast to Coast

Arrivee a Gisborne

Après une semaine de repos bien mérité, nous poursuivons notre route vers l’Est, direction la ville de Gisborne. En bus, cette fois, pas question de pédaler sur cette Highway sinueuse et très fréquentée (surtout par de très gros camions). Prendre le bus (comprenez le « car » comme on dirait chez nous) avec un vélo, ce n’est pas gagné d’avance. Il faut réserver les tickets de bus par téléphone ou par internet, et il faut ajouter un commentaire pour le chauffeur pour lui signaler qu’il doit prévoir un peu de place pour mettre les vélos dans la soute. Faut également payer 10$ par vélo, mais ça, on doit les payer directement au chauffeur, en cash… et paraît que c’est pas certain qu’il accepte les vélos, ca dépend du bon vouloir du chauffeur… mmmouais, ca ressemble un peu à des pratiques douteuses tout ça…

Le bus arrive. Nous avons démonté les vélos comme demandé par la société de bus: 2 vélos, 1 remorque, 8 sacoches, 3 casques, 1 sac, 1 siège vélo pour enfant… Le chauffeur n’a pas l’air heureux en voyant tout ce bazar. Mais une fois les 20$ empochés, on dirait que c’est passé.

Nous passerons 4 jours à Gisborne, sur la côte Est de l’île du Nord. Nous avons trouvé un super logement Airbnb: une mini maison full équipée juste à côté de la maison des proprios, avec un grand jardin, piscine, spa, et tennis privé, le tout avec une vue impressionnante sur la rivière dans le fond du jardin. Et on a évidement le droit de profiter de tout ça. Sympa!

Comme d’habitude, nos hôtes sont charmants et très attentionnés.

On profite de ces quelques jours pour préparer la prochaine étape cycliste: nous allons rejoindre la côte Nord-Est (la Bay of Plenty) à travers collines et forêts, via un itinéraire classé parmi les Great Cycle Rides of New Zealand: le Motu Trail.

La veille du départ, nous sommes invités par la fille de nos hôtes et son amie pour aller pique-niquer et passer l’après-midi au bord d’une cascade (Rere Falls), un moment rafraîchissant sous un grand soleil. Nous irons même jusqu’à dévaler le Rere Rockslide, un « toboggan » naturel de 60m de long (en fait, c’est un gros rocher tout lisse), soit sur une bouée, soit sur une planche de bodyboard. Entourés d’adolescents téméraires, on n’en menait pas large au moment de se jeter à l’eau. Mais finalement c’était très drôle. On n’a plus 20 ans… 😀

Vendredi matin, 8h. Le bus arrive. Même chauffeur. Même expression sur son visage. 20$ pour les vélos, c’est parti. Une heure plus tard, nous arrivons à Matawai, une « bourgade » plantée sur le sommet d’une colline, à 500m d’altitude, et point de départ du Motu Trail. C’est parti pour 2 jours de vélo au milieu de nulle part, sans couverture GSM, un seul village sur la route, pas de camping, pas de robinet, rien. Juste la nature.

Le parcours est essentiellement en descente puisqu’on passe de 500m d’altitude à zéro car on rejoint la côte. Essentiellement, car entre les deux, il y a trois collines à grimper, sur une route de cailloux et de poussière, pas très fréquentée. Les rares véhicules que l’on croise sont des camions gigantesques qui transportent des troncs d’arbre. Heureusement ils roulent au pas sur cette route sinueuse et ils sont étonnamment très prudents (ils savent que c’est un itinéraire cyclable). C’est dur, physiquement, on souffre. Mais c’est beau. La vue du sommet des différentes collines est impressionnante. Il n’y a rien d’autre que la nature. Pendant une dizaine de kilomètres nous traversons une forêt primaire, composée essentiellement de fougères géantes et rejoignons une vallée verdoyante où paissent quelques troupeaux.

Le soir tombe. Nous arrivons enfin près d’une ferme et nous demandons l’autorisation de planter notre tente. Le fermier, un Suisse d’origine, nous accueille avec plaisir et nous offre même une douche chaude chez lui. Nous camperons au bord de la rivière et entourés de veaux et chèvres. Plutôt sympa!:-)

Le lendemain, la route est essentiellement en descente, mais ce n’est pas plus facile pour autant. Les graviers deviennent de gros cailloux, et les vélos chargés prennent beaucoup de vitesse en descente. Il faut freiner en permanence et éviter au maximum les grosses pierres qui pourraient endommager les pneus et nous déséquilibrer. Arrivés en bas, dans la vallée, nous sommes couverts de poussière. Nous effectuons les derniers kilomètres sur une piste cyclable longeant la plage à travers les dunes. C’est très joli, mais cette fois encore, c’est plutôt une piste pour VTT et pas très adaptée pour les cyclo-voyageurs que nous sommes. Nous arrivons en fin d’après-midi à Tirohanga, dans un chouette camping en bord de plage, exténués mais ravis d’avoir fait cette traversée « coast to coast. » Nous allons nous poser quelques jours et profiter un peu de la plage…