Blue Rose School, acte 1

Plutôt originale comme introduction. On arrive de bon matin à la piscine du collège du coin (très belle piscine en plein air)  et on rencontre les élèves, leurs parents pour la plupart (les mères surtout) et les professeurs.

« Hello », « How are you ? », « Where are you from ? » Les présentations sont plus que brèves. Direction les vestiaires : maillot (ou short) pour les hommes, tenue complète pour les dames. Estelle avait un look sympa, avec son maillot, son t-shirt blanc 3XL et son bonnet rose…

To a tout de suite été adopté par le cas le plus difficile de l’école. Un ado de 15-20 ans, Harshana, très fortement handicapé, qui s’exprime par des cris et des sons divers, et qui se frappe le menton en permanence. Quelques coups se perdent par-ci par-là, mais c’est sa façon à lui de s’exprimer.

Estelle s’occupe d’Udara, une petite fille trisomique très attachante et plutôt dégourdie dans l’eau, malgré sa petite taille.

Désolés, on n’a pas de photo en tenue de bain 😀

Retour à l’école pour la suite de la journée. A 10h – 10h30, c’est tea time !  Les gosses prennent leurs « boîtes à tartines » comme dirait To (il faut lire « boîtes à riz curry » bien entendu) et mangent. L’occasion pour nous de faire un break.

Ensuite, c’est cours de musique. Cours ou atelier, on ne sait pas très bien comment l’intituler. Il s’agit surtout d’occuper les enfants. Et le prof de musique fait ça très bien. Avec son synthé, il joue des chansons pour enfants bien connues (mais en cinghalais) et les gosses adorent ça ! Ils chantent à tue-tête pour la plupart.

On voit tout de suite les différences de handicap. Une bonne moitié du groupe est plutôt composée de trisomiques, débiles ou atteints de toques. Ils sont les plus actifs et participent avec joie aux activités. Ils aident volontiers les autres élèves, souvent avec beaucoup de tact, ce qui est impressionnant et touchant à la fois. C’est également avec eux que l’on a le plus d’interactions.

L’autre moitié, c’est plus compliqué : des autistes, des aveugles (ou presque) et certains pour qui on ne sait franchement rien faire et qu’il faut plutôt « supporter » parce qu’ils sont totalement ingérables, mais ça ne concerne que 3 ou 4 élèves.

A 13h, les élèves rentrent chez eux, et c’est l’heure pour nous d’aller prendre notre lunch (riz curry comme d’hab’ avec un grand verre d’eau chaude, histoire que personne ne chope une bactérie dans l’eau… on s’habitue;).

La Blue Rose School, c’est 25 élèves, 4 classes, 4 professeurs (sans compter les profs de musique et de sport), une « Principal » dynamique et deux volontaires liégeois plein d’optimisme ! Nous y serons pendant sept semaines !

 

Mardi, on a commencé par 1h d’exercices physiques, puis on nous a gentiment « donné la main » en nous demandant de les occuper : un jeu, une chanson, ce qu’on veut.

OK… Bon, ben on va faire appel à nos souvenirs d’école (et de guide pour Estelle). Le Roi du silence, 1-2-3 piano, tête-épaules-et-genoux-pieds (en anglais svp)… Ca marche, mais ça ne fait jamais qu’une heure. Ok…

Estelle est incroyablement créative et dynamique, elle va rechercher toutes les chansons et les jeux de notre enfance. Ca y est, elle a une brillante idée : on se met en cercle, on écarte les jambes, on joint ses mains, on se penche et on tape dans un ballon. Si le ballon passe entre les jambes de qqn, il a perdu et doit se retourner pour continuer le jeu. On ne sait plus comment s’appelle ce jeu, mais vous voyez très certainement de quoi il s’agit. Bref, on a tenu une bonne heure avec ça et ils se sont bien marrés !

La seconde partie de la matinée était plus « éparpillée » car un professeur était absent et il a fallu réorganiser les groupes. Du coup, Estelle s’est retrouvée avec les plus petits et leurs profs tandis que Thomas s’occupait des « moyens » avec Preethi, une autre prof.

Preethi lui a vite passé la main et il a dû improviser. Que faire ? Dessiner ? Colorier ? Apprendre l’anglais ? Un peu perdu le gamin… Il a trouvé un poster avec l’alphabet et des mots simples pour illustrer chaque lettre. Apple, Mango, Watch, Umbrella, … Pas évident car, selon les handicaps, leur niveau intellectuel et leur niveau d’attention sont très différents. Certains sont doués, ils répètent correctement, ils écrivent dans leur cahier, ils mémorisent. Pour d’autres, c’est plus compliqué… Alors on les occupe avec des crayons de couleur et des feuilles blanches.

Bon, le message est clair : on n’est pas là pour mettre en place un programme structuré et des cours de haut niveau, mais on est plutôt là pour les accompagner. Le plus important, c’est d’être avec les enfants et de passer du temps avec eux.

Nous avons carte blanche pour proposer toutes sortes d’activités : chant, danse, sport, cuisine, bricolage, anglais, à nous de proposer. Thomas pense déjà à un atelier « cookies » tandis qu’Estelle enquête sur internet pour trouver des chansons, toujours en anglais. C’est comme cela que tous les deux dans notre chambre, on a passé 2h de notre soirée à chanter devant l’ordi toutes les chansons qu’on a trouvées, et il y en a !

Demain (ou plus tard), ce sera « If you’re happy and you know it, clap your hands » et « Itsy Bitsy Spider. » Tout un programme…

En attendant les photos, voici un lien vers le site internet de l’école.

BlueRose