Au fil du Mekong

Après 5 semaines de confort et de tourisme « facile » en Malaisie et en Thaïlande, nous voilà dans un environnement bien différent.

Le Laos est l’un des pays les plus pauvres de la planète. Pourtant entouré par des monstres économiques comme la Thaïlande, la Chine ou le Vietnam, le pays se développe autrement. République populaire (comprenez dictature communiste), le pays est resté très rural et base son économie sur l’agriculture (de subsistance, pas d’exportation). Le problème du Laos, c’est qu’on n’y produit rien, donc tout ou presque est importé principalement de Thaïlande, mais aussi de Chine et du Vietnam. Grosse dépendance donc, et très peu d’opportunités économiques et commerciales.

Pas d’exode rural comme en Thaïlande, ici les villes ne représentent pas plus de 10% de la population. La majorité des gens vivent dans des villages, avec un degré de développement plus ou moins avancé selon les régions et les ethnies.

On a +/- 16 jours à passer dans le pays, avant de rejoindre François à Phnom Penh. On ne sait pas grand chose sur le Laos car le Routard 2013 ne lui consacre que quelques pages, on s’est peu renseigné et c’est pas un pays très populaire en Europe. C’est donc avec peu d’infos et aucun itinéraire qu’on passe la frontière.

On arrive à la capitale, Vientiane (ou plutôt Viangchan), qui dégage une atmosphère calme et paisible. Pas un seul building à l’horizon mais de jolies maisons, beaucoup de temples bouddhistes discrets, peu de circulation, peu d’habitants, peu de bruit, un bord de fleuve (le Mekong) où viennent flâner les habitants le soir ou bien faire du sport (jogging, aerobic en groupe, appareils de musculation en plein air), on se croirait dans une ville côtière hors saison, où le temps s’est arrêté il y a 50 ans. Très agréable étape.

La ville a gardé une empreinte coloniale française importante: l’architecture (beaucoup de jolies maisons coloniales), mais aussi la gastronomie: la baguette et le croissant font partie des habitudes. Même le nom des rues et des bâtiments officiels est écrit en français.

Nous avons fait le tour de la ville a vélo, ce qui nous a pris une petite journée, puis nous avons pris un bus de nuit direction l’ancienne capitale royale, Luang Prabang, à 400km au Nord, mais à 12h de route tout de même.

Le seul moyen de voyager au Laos, c’est le bus. Pas de train. Il y a bien quelques aéroports à travers le pays, mais seule la compagnie Lao Airlines les dessert. Et c’est pas British Airways… C’est donc en « sleeping bus » que nous sillonneront le pays. Et ils portent bien leur nom, ces bus!

Après une visite éclair de Luang Prabang, très jolie petite ville, très agréable et bien restaurée (merci l’UNESCO) nous embarquons sur un bateau pour remonter le Mekong. Deux jours entiers de voyage (avec une étape pour la nuit) pour rejoindre la ville frontière de Huay Xai, au Nord-ouest du pays. Le voyage est fantastique, les paysages sont époustouflants, on est au cœur d’une région montagneuse et surtout verdoyante, la nature à l’état pur, pas transformée par l’homme. Par-ci par-là une petite plage pour accoster et débarquer les quelques passagers (locaux bien sur) avec qui nous partageons le voyage, et même les repas. Peu de touristes: un groupe de  Thaïlandais, un couple d’Australiens, une Française, et nous. Le reste ce sont des locaux.

Arrivés à Huay Xai, nous retrouvons Siméon et Mélanie, un couple de Liégeois rencontrés peu avant le départ lors d’un weekend de formation du SCI, l’ONG qui nous a envoyés au Sri Lanka.

Siméon et Mélanie, c’est en Thaïlande qu’ils ont fait du volontariat. On les a contactés et on s’est arrangé pour faire un bout de chemin ensemble au Laos. Ça fait plaisir de les voir, d’échanger nos expériences, de rire et de boire un coup avec des Liégeois! On se met vite d’accord sur l’itinéraire: on va aller plus au Nord, à Luang Namtha, d’où on va faire un trek de plusieurs jours dans les montagnes de l’extrême nord laotien à la rencontre des populations locales…